Le blog du poète
"Ecrire, certes, mais savoir perdre aussi l'écriture, mesurer toute l'ampleur de son ignorance. Se relever nu de dessous l'orage du langage." Joël Vernet
mercredi 28 septembre 2016
Passion
le corps vacille
le cœur trépigne
le doute s'immisce
l'esprit sait
clore les débats d'une passion amoureuse
le poète ose contredire par l'absence les certitudes qu'elle bâtit pour lui
il tombe les derniers vers depuis la terrasse du bar
dans la rue où la vie fait son cinéma
où l'amour fait le trottoir
où flânent Les enfants tristes
en quête d'une Commune présence
le poème telle une lettre aux Plis perdus
tu es adorable mais son âme navigue dans des eaux par trop inaccessibles
de loin en loin les maux s'apaisent malgré le retard pris sur votre amour
vendredi 22 janvier 2016
Dandy ou la naissance du poème
I
Il promène son vide dans la nuit
son allure incertaine
en régate enivrée d'absolu
Son air neuf
fou
doux
tirant le corps au-delà du trait
II
Il ose le bar
III
Il est neuf dans le décor
sans poussière ni faux pli
sa tenue pleine
attend les traces du temps las
Il faufile sa démarche polie parmi le nuage d' habituels assis
ils écoutent en silence le nouveau joueur
ils prient
IV
Il se pose
un coin de banquette
une table
ronde
bancale
Il déballe le matériel
actif après quelques lampées de blonde amère
V
Elle veille
en remède aux instants multiples
douleurs enchaînées face à l'absence
assise
infernale
obscène
VI
La plume joue son geste délicat
décale sans remords les remous enfiévrés du dehors
ils rient
VII
Il gifle sa tristesse imbécile sur les lignes d'un carnet rouge
se dépouille d'un désir
fou en prêt-à-tout
à porter le rien
ce pain quotidien du banal
froissé d'une phrase
ferme
comme l'on claque le livre enfin fini
vide à en lever le suivant
VIII
Il creuse son histoire
IX
Au zinc les pieds-nus et sots menus toisent ce non adéquat
debouts
pseudos marginaux
ils ont quitté la fête
ce ptit monde rabougri tend l'allure idéale au miroir du semblant
faussaires mis au défi du réel
ils fuient
X
Il jette le coeur sans bavardage dans l'incertain décalé
bazar né d'un baiser au hasard
Et le poème vit
Il promène son vide dans la nuit
son allure incertaine
en régate enivrée d'absolu
Son air neuf
fou
doux
tirant le corps au-delà du trait
II
Il ose le bar
III
Il est neuf dans le décor
sans poussière ni faux pli
sa tenue pleine
attend les traces du temps las
Il faufile sa démarche polie parmi le nuage d' habituels assis
ils écoutent en silence le nouveau joueur
ils prient
IV
Il se pose
un coin de banquette
une table
ronde
bancale
Il déballe le matériel
actif après quelques lampées de blonde amère
V
Elle veille
en remède aux instants multiples
douleurs enchaînées face à l'absence
assise
infernale
obscène
VI
La plume joue son geste délicat
décale sans remords les remous enfiévrés du dehors
ils rient
VII
Il gifle sa tristesse imbécile sur les lignes d'un carnet rouge
se dépouille d'un désir
fou en prêt-à-tout
à porter le rien
ce pain quotidien du banal
froissé d'une phrase
ferme
comme l'on claque le livre enfin fini
vide à en lever le suivant
VIII
Il creuse son histoire
IX
Au zinc les pieds-nus et sots menus toisent ce non adéquat
debouts
pseudos marginaux
ils ont quitté la fête
ce ptit monde rabougri tend l'allure idéale au miroir du semblant
faussaires mis au défi du réel
ils fuient
X
Il jette le coeur sans bavardage dans l'incertain décalé
bazar né d'un baiser au hasard
Et le poème vit
dimanche 17 janvier 2016
Carnet rouge
I
Le poète presse la nuit dans une insomnie évidente
en tirer quelques vers par la plume armée
coucher la pièce sur le carnet rouge
clé du songe
émotion au bout fol
ton regard épris du désir tend la liberté à ses joues empourprées
il refuse la lumière triste des absents
goûte peu l'avis du semblant
plonge sans peur dans ton envie
II
En son repère
il tanne le cœur sur un coin de bois
il note
vite
le silence veille
unique allié claqué par la pluie curieuse
affleurent les mots
nuée collant l'esprit serré
la plume glisse ses jouets
les vers s'esquissent sur le carnet
son papier blanc
lisse
tâché
III
"Comment te dire?
Toi dont le regard pourfend tous mes refus
tes cheveux déliés au nu des bougies
Toi dont le désir fuit le goût du parfait
tes yeux clos sur le fol attrait du plaisir
Toi dont le cœur tremble à lire ce festin
tes seins livrés aux beaux desseins des lèvres "
Le poète brasse le sens d'une page noircie
conjure l'esprit du jour et son corset de raison
Ô bazar ou le baiser au hasard !
IV
Là
se jouent vos existences irrésolues sur l'évidence
vos pas bossués menés par sa voix toute absolue
V
Toi
ta peau griffée
ses dessins du vrai fragile
brûle un réel imbécile et son vil éphémère
Au poète
son art de peu
en habituels de temps incertains
ce je sur le feu de cassures assassines
VI
"
"
Être
ressort creusé de nos appétits décalés
clé négligée de tes manques au secret
Être
claustra de mes fureurs
ronce de tes couleurs
Être
nous
en revers de l'insoupçonnée
éclos à la croisée sans foi
"
VII
Le poète fait face au soir en solitaire
les volutes musent autour du visage toussant les peurs à venir
l'ange tatoué n'est que sourire muet
en noir et blanc sur papier glacé
le poète coud la solitude imprenable sur ses doutes
écrire
pour se taire et se fuir
l'incertain prolonge le jeu
le poète ne vit que de vivre
"Vivre avec ses passions suppose qu'on les a asservies." Albert Camus
"
VII
Le poète fait face au soir en solitaire
les volutes musent autour du visage toussant les peurs à venir
l'ange tatoué n'est que sourire muet
en noir et blanc sur papier glacé
le poète coud la solitude imprenable sur ses doutes
écrire
pour se taire et se fuir
l'incertain prolonge le jeu
le poète ne vit que de vivre
"Vivre avec ses passions suppose qu'on les a asservies." Albert Camus
vendredi 1 août 2014
Clown
Mercredi
Il est minuit au bistrot
La soirée se conclut pourtant
La ville suinte à grosses gouttes
dans l’ombre au dehors
La terrasse muette est toute
rangée
Les chaises empilées
Les tables rincées
Les verres happés
Par les mains des derniers
prétentieux avalant debout leur liquide
Clopin-clopant
Au-dedans le serveur s’active à
tout rendre propre
Affolés
Son balai
Sa serpillère
Son gant et son mégot fumant
La musique n’est plus
L’incertain n’a plus de décor
pour exprimer son désir de vivre
Et
pourtant
Une table résiste
Dans le coin à droite
Un grand blond et un ptit brun
Amusent leurs mains
Autour d’un gros verre tournant à
vide
Ils font public face au mec
Sa dernière danse trémoussant un
corps
Toujours prêt à défiler devant les
glaces
Leur reflet coquin
Pour un égo décentré
En quête de flatterie
D’une voix déraillée
Grillée
Ils
applaudissent
S’invite alors le clown
Espoir
Un type haut perché
Vêtu d’un rien chiche
Il sourit au serveur copain
D’un regard imbibé
Il prête ses longs doigts aux
touches d’un ptit accordéon
Naissent quelques airs populaires
Fiables
Un duo alors s’improvise
A l’abri du monde déjà endormi
Ne dure point
Qu’importe
Un ptit ballon empli de marron
Récompensera le héros
Vite reparti
Le public fuira aussi
Sauf
lundi 28 juillet 2014
Saint-Do
Les talons hauts
perchés claquent en duo le bitume sec
troué
En amont de la
rue de la forge
croisant avec Saint-Do
Les bas filés
les jupes
racornies
froissées
la chair
indistincte
tirent l’œil
affuté du poète
en vadrouille
dans le quartier aux allures incertaines
jouet du vent
ciselant son visage fatigué
Une lumière
fade
alerte en spot le choix
Une porte grise
défraîchie
veille dans un coin à droite
L’entrée étroite suggère les marches
infamantes
excitantes
bancales
Une échappée de l’ennui
Orage
Ses éclats lumineux brisent le ciel
lourd
tendu
pris
Il crie sur nos vanités bavardes
nos
jours fixés
figés dans
le semblant
drogue de nos avoirs tristes
Il pleure à flots
secoue le décor
ses héraults idiots calés derrière les volets clos
Il s’essouffle
Le ballet continue
Il reviendra
plus
fort
plus
dur
Une lampe éclaire des livres
un bureau
Le halo clignote
Le
poète s’éveille
Sa
pointe dévale le papier en mots noirs
suit
l’appel naturel
Une
cadence
L’incertain
décalé mène la danse
L’instant
vivra
Traces
sur un carnet
replié
enfermé
mercredi 13 mars 2013
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